Quatre-vingt-cinq millions. C’est le nombre de réponses que propose Google à la requête « Will AI replace IT jobs? ». L’idée aurait paru farfelue il y a encore quelques années. Mais avec les développements fulgurants de l’intelligence artificielle, le doute envahit toutes les professions : l’ordinateur remplacera-t-il les emplois humains ?
Quatre-vingt-cinq millions. C’est le nombre de réponses que propose Google à la requête « Will AI replace IT jobs? ». L’idée aurait paru farfelue il y a encore quelques années. Mais avec les développements fulgurants de l’intelligence artificielle, le doute envahit toutes les professions : l’ordinateur remplacera-t-il les emplois humains ?
Si la question se pose dans tous les secteurs, les professionnels des TI n’y échappent pas. Voici quatre éléments de réponse :
1. L’intelligence artificielle dépassera sans doute les capacités du cerveau humain.
Le cerveau a des capacités prodigieuses et son fonctionnement demeure, en grande partie, un mystère.
Mais les performances impressionnantes des DeepBlue, Watson, AlphaGo et autres superordinateurs ont montré l’extraordinaire potentiel de l’intelligence artificielle. La puissance de calcul des microprocesseurs, appliquée à un grand volume de données, peut maintenant battre à plate couture le plus brillant cerveau humain. C’est vrai pour des prises de décisions spécifiques, dans des cadres préétablis organisés selon des règles claires — tels que des jeux de société.
En revanche, le cerveau humain jouit encore d’une nette avance sur son rival numérique dans tout ce qui est plus général, peu structuré, abstrait, incertain, ou exige de la créativité, de l’émotion et de l’empathie. Mais ces formes d’intelligence ne correspondent qu’à quelques secteurs du lobe frontal, soit une petite partie du cerveau.
Certains experts prévoient dans les prochaines décennies le développement d’une intelligence artificielle générale, dite « forte », par opposition à l’IA faible ou spécialisée qu’on connaît actuellement. Il n’est donc pas interdit de penser que les capacités de l’IA rattraperont un jour toutes celles du cerveau humain.
2. L’IA fera une partie du travail de codage informatique.
S’il est un domaine des TI où l’IA remplacera probablement une partie du travail humain, c’est celui du codage logiciel.
Le titre d’un article de recherche du Oak Ridge National Laboratory, affilié à l’université du Tennessee, commence par une question provocante : « Est-ce que les humains écriront encore du code informatique en 2040 ?».
Ses auteurs estiment que toutes les technologies qui permettront et populariseront la création de code par l’ordinateur existent déjà, à tout le moins dans les laboratoires de recherche universitaires. Ce ne serait donc qu’une question de temps avant de trouver du code autogénéré par des ordinateurs dans la plupart des applications.
Si cette prédiction se réalise, c’est un changement radical que connaîtra le marché du travail puisque les développeurs y constituent, depuis le début du millénaire, une denrée rare et recherchée.
3. Mais un outil technologique n’est pas une solution d’affaires.
Les applications logicielles sont des outils. Or, même la boîte à outils la plus complète ne peut, à elle seule, régler un problème : encore faut-il choisir les bons outils et bien les utiliser.
Quelle que soit la problématique d’affaires, une réflexion stratégique doit toujours précéder le choix des outils technologiques. Seule une analyse attentive, en amont, peut mener vers une solution d’affaires adéquate pour régler le problème d’une façon efficace.
Par sa capacité d’analyser des données et d’en tirer des prédictions, l’IA pourra guider l’humain dans le choix des outils. Mais elle ne pourra pas remplacer son jugement.
4. La gestion des technologies restera un travail de stratégie.
Kai-Fu Lee est une sommité dans l’industrie des technologies. Chercheur en informatique à l’université Carnegie Mellon, puis vice-président successivement chez Apple, Microsoft et Google, il dirige aujourd’hui à Beijing une firme de capital de risque qui gère plus d’un milliard de dollars américains. Surnommé « l’Oracle de l’IA » et auteur du livre AI Superpowers, il explique en entrevue à l’émission 60 minutes que, d’ici quinze ans, 40 % des emplois seront remplaçables par la technologie.
Quels emplois résisteront à cette vague ? Selon Kai-Fu Lee, les emplois complexes et stratégiques resteront réservés aux humains, tout comme les emplois créatifs et ceux… qui n’existent pas encore parce qu’ils seront créés par l’IA !
Alors que le codage constitue, dans une certaine mesure, une tâche répétitive et prévisible, la gestion des technologies appartient clairement aux fonctions complexes et stratégiques.
Donc, même si l’intelligence artificielle prendra davantage de place dans les organisations et remplacera certains postes — notamment en TI, l’intelligence humaine et l’intelligence émotionnelle, dont seul l’humain fait preuve, continueront à rester aux commandes des décisions TI.
On ne peut pas tout automatiser. Même Elon Musk, fondateur de Tesla, l’a reconnu dans un tweet pour s’excuser d’un problème dans la production du Modèle 3: «L’automatisation excessive chez Tesla a été une erreur. Plus précisément, mon erreur. Les humains sont sous-estimés.»
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